D'Ici, j'entends le Monde couv


 

Les grands Bois noirs

Déjà ils savent
ils sourient à travers champs
sur mon passage

Chemins de brousse
et verte rivière
perdus dans la brume

Grands Bois noirs
pieds nus dans l’herbe du soir
silencieux dans la plaine


De cendre et de vent

De cendre et de vent
crépite la passion
sous les pierres chaudes

De quoi parle

le rougeoiement sous la grisaille
de quel espoir
de quelle clarté

Parle-moi Pays
parle-moi encore de toi

J’en parlerai aux autres


Toi

D’où reviens-tu
de quel oubli
de quel puissant désir

D’où reviens-tu
de quel fleuve étrange
charries-tu le limon

D’où reviens-tu
de quel futur inaccompli
réclamant son dû

Je marche dans mes nuits
à ta rencontre
sans jamais te voir

D’où reviens-tu
de quel territoire amoureux
d’un pays sans geste ni partage
de mes longs jours de Nessadiou
du tendre regard des vaches

Les mots ont envahi la nuit
les volcans s’endorment
faute de fertile saison


Le silence des pierres

Caresse ma peau jusqu’à plus soif
caresse ma peau jusqu’à ce que je m’efface

les pierres chaudes de la rivière m’appellent
me tendent leur surface lisse

le silence des pierres de la rivière m’appelle

et le vent

et le vent

les jours de clarté


L’absence

Pourrions-nous parler de choses profondes
de choses qui nous comblent

des paroles qui empliraient en nous
l’espace vacant laissé par l’absence

tout ce qui s’est perdu au loin

alors que nous ne regardions pas
alors que nous n’écoutions guère